LE DISPENSAIRE ALÉATOIRE

Un dispensaire, vous le savez, est un lieu de prévention et de traitement des maladies. Celui-ci se veut aléatoire et augmenté. Vous y trouverez bien entendu un parcours de soin (avec ses bords, son nombril, son épicerie des forces) dans lequel vous pourrez vous engager, mais aussi un repère d’éminences scientifiques, un laboratoire où s’exposent leurs recherches sur le vivant, un centre expérimental de la pleine inconscience.

Investissant un espace dédié ou non, sans doute élaboré pour rester ouvert entre 4 et 10 heures, il vous évoquera peut-être simplement un squat douillet.

Le Dispensaire Aléatoire est polymorphe. Il peut aussi se fondre dans un rassemblement d’envergure afin d’en soigner les protagonistes, au sein d’espaces fixes et déambulatoires de toutes tailles disséminés sur le terrain : caravanes, tipis, tentes, cabanes perchées, monticules, brouettes où respirent diverses formules thérapeutiques, de la minuscule consultation individuelle à la cérémonie collective.

Dans toutes ses modalités, il propose une prise en charge de la tête aux pieds en passant par le cosmos, la famille, l’amour, le futur et les ancêtres, ce qui vit et ce qui meurt, ce qui abonde et ce qui manque… Il anime une brigade d’éminences qui fonctionne comme une ruche. Elles butinent, prennent les pouls, soignent à la volée… Leurs protocoles inédits, sophistiqués, étranges et simples comme un bonjour s’appuient sur l’écoute, le jeu, la poésie. Ielles savent qu’à force de jouer à (se) soigner, on finit bien par guérir un peu.

On y trouve : théâtre d’objet, compositions sonores et littéraires, chant, dessin, broderie, vidéo, mouvement.